La matière de ces 2 ateliers cinématographiques est constituée par nos rêves et nos rêveries: ces histoires courtes que nous ramenons dans nos filets quand nous « revenons à la réalité », que nous parvenons à nous rappeler, que nous savons raconter et investir émotionnellement, qui ont un début, une fin et une courbe narrative, cette part mystérieuse de nous-mêmes, les récits intérieurs.
Pendant 2 ans et demi, nous avons choisi des rêves/rêveries (parmi ceux des patients, des soignants et des intervenants réalisateurs) puis nous les avons traduit en cinéma, en se servant de leur potentiel audiovisuel et narratif, sans les interpréter.
Ce projet hérite inévitablement de plusieurs conceptions du rêve (de la psychanalyse, des neurosciences…) mais ne se situe dans aucun de ces champs car c’est en tant que récits, dotés d’une dramaturgie, que les rêves nous intéressent.
Le style
Ces productions originales sont d’emblée des histoires visuelles et sonores, proches du cinéma. Le but était de les utiliser pour mettre en scène les liens entre les émotions (et sensations) du rêveur et les éléments du réel auxquels ils se réfèrent. Il ne s’agit pas d’illustrer en images les récits de nos nuits, mais de faire sens avec le réel, de redessiner ses contours.
Il ne s’agit pas non plus d’adopter une mise en scène de fiction pure, mais plutôt d’aller chercher dans le réel des éléments évoqués par le rêve, pour être toujours au carrefour entre vie psychique et réalité, entre intérieur et extérieur avec ouverture vers l’environnement.
Le processus créatif qui consiste à adapter un rêve au cinéma exige que le rêveur se pose la question de son point de vue. Comment émotions et sensations ressenties pendant le rêve /la rêverie peuvent-elles se traduire dans l’image et dans le son ? Ce sera à la subjectivité du rêveur d’induire les choix de mise en scène.
L’intime et le collectif
Même quand ils ne sont pas interprétés, les rêves informent sur l’univers du rêveur.
Raconter son rêve, c’est livrer aux autres une part de son intimité ; écouter le rêve de l’autre c’est aller à sa rencontre. Il y a là du partage.
Partage de ce que Jung nomme « l’inconscient collectif ». Si certains de nos rêves transportent des archétypes émotionnels forts et universels, alors ils relient les humains entre eux. Que ce soit à travers des objets symboliques, des formes géométriques ou des décors.
Objectifs
Ces ateliers s’articulent sur deux axes parallèles, l’un artistique et l’autre thérapeutique, qui ont en commun le champ émotionnel.
Visées artistiques prises en charge par les réalisateurs :